PEUR
de Guillaume TVK
09/09/2014
« D'abord peur de la confirmation du diagnostic
cancer, peur de l'inconnu, de
l'opération - qu'est-ce qu'on va réellement
m'enlever ? - des traitements, de
la mutilation, de la mort.
Puis peur d'en parler, du regard, de la
compréhension, de la pitié des autres. Peur de craquer, de ne pas faire face.
Peur à chaque examen médical, à chaque mammographie,
à chaque
échographie.
Peur que cela recommence, se généralise.
Enfin, peur de devenir un jour dépendante, incapable
de diriger ma vie, de
devoir me contenter de la subir, incapable de vivre
ou de mourir
correctement. »
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CORPS
Etre bien dans son corps, dans son être, un souhait
que j’avais, comme beaucoup de femmes sans y parvenir vraiment. Avec le regard
de celle qui aurait voulu être plus mince, plus musclée, plus …Et puis survient
le choc chirurgical. Après avoir sauvé ma peau, je dois apprendre à regarder
mon corps, ma cicatrice (très belle paraît-il !) Je mettrai beaucoup de
temps à oser le miroir et affronter l’absence de symétrie.
Près de deux ans passeront avant de décider la
reconstruction évoquée dès le début par mon époux. Je sais aujourd’hui qu’il
ouvrait cette fenêtre pour moi avant de penser à lui, à nous.
La parole de ma fille sera finalement décisive. Me
voyant hésiter, elle me dira du haut de ses neuf ans : « Maman, si tu
ne le fais pas, tu le regretteras. »
Je voudrais seulement leur dire Merci de m’avoir
encouragée à me retrouver dans mon nouveau corps »
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VIE
La vie c’est un cœur qui bat jusqu’à sa mort.
Dès cette première respiration, il faut se battre.
La vie est un long chemin de bonheurs, d’obstacles,
de tristesses. La vie
c’est être en phase avec soi-même. C’est un vrai
combat. Il faut aimer la vie.
Est-ce possible que quelqu’un qui ne soit pas atteinte
par la maladie ose dire
que la vie est bien
difficile ?
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AMOUR
L’amour que l’on partageait sans s’en apercevoir,
c’était tellement évident
avant.
Et puis, à un moment de profonde détresse, on est
traité comme un objet.
Notre amour propre a pris un coup dur. Il est difficile de s’aimer soi-même,
de recevoir et d’accepter leur amour, dont on a
cependant très envie.
Cet amour n’est aujourd’hui ni différent, ni plus
fort mais plus conscient, plus
sûr à chaque moment.
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FEMINITE
Une allure
Une chevelure
Un regard
Une voix
Une attitude
Un corps
Autant de mots pour symbole de la féminité.
J’aurais volontiers imaginé un dessin.
Lorsque survient la mutilation de son corps et en particulier l’ablation du
sein, une part de soi s’en va, de sa vie de femme,
de mère.
Retrouver son identité physique est un chemin de
crête vers un magnifique
retour dans son corps pour une sorte de renaissance.
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SOURIRE
C’est la lumière sur un visage
C’est une main tendue
C’est gratuit
C’est le reflet de l’âme
C’est le réconfort
C’est s’ouvrir sur l’autre en s’oubliant
C’est donner la joie
Un sourire est une étincelle, un instant de bonheur
C’est la vie
N’oublions pas de sourire.
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SOIGNANTS
Leur rendre hommage…
Ils sont là, leur tâche est ingrate : leur programme, leurs
horaires sont
souvent en décalage avec leur vie personnelle.
Ils sont là, les pros et les responsables. Ils sont là pour des corps
souffrants.
Et leurs soucis, qu’en font-ils ? Peuvent-ils sourire, apporter du
réconfort…
Ils sont soignants. Ils font leur métier du mieux qu’ils peuvent. Leur
métier,
n’est-ce pas un sacerdoce ?
Etre soignants c’est aller vers ceux qui souffrent, c’est avoir
vocation du goût
des autres.
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